Minitrip : Andalucia - 2008
Andalucia - 2008
« C’est beau chez vous ; c’est loin mais c’est beau ».
Ce leitmotiv de Jacques Chirac (en campagne électorale) s’applique tout à fait à L’Andalousie. 6’000km c’est beaucoup mais c’est quand même très beau.
L’Espagne, ce pourrait être un quart de désert, un quart de montagne, un quart de circuit de Moto GP, un quart de nouvelles routes en chantier. Pour l’Andalousie, il manque un cinquième quart : Granada, Ronda, Sevilla, Huelva, Cordoba. Nous avons visité Ronda en fin d’après midi et consacré une journée complète aux autres. Le pèlerinage de El Rocio près de Huelva fut sans conteste un moment très intense de notre voyage, même pour les plus impies d’entre nous.
Ce n’est pas l’endroit pour décrire tout ce que nous avons vu. Une abondante et riche documentation existe sur Internet et dans les guides Michelin, du Routard et du Petit Futé. Du matin au soir on jardine dans le potager du Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Ce voyage s’est déroulé en 18 jours, desquels il faut déduire les quatre stand by. On a donc roulé pendant 14 jours. Ce n’est pas suffisant si l’on tient compte du montage et démontage des tentes soir et matin, des petites routes de montagne, des aléas de circulation. La poignée a été au taquet, au sens propre du terme, à plusieurs reprises. En descente dans les grandes courbes, ça reste impressionnant. La seule 1200 en tête du convoi franchira la barre des 200.
Les liens vers les Road Books:
Bordeaux 867.00 Total Km Tripy = 5'476.00
Teruel 621.00 Compteur GS = 6'430.00
Moratalla 418.00 Total réel = 6'000.00 km
Almeria 236.00
Granada 211.00
Ronda 245.00
Barbate 174.00
Sevilla 260.00
Huelva 140.00
Cordoba 266.00
Cuenca 472.00
St Jean de Luz 494.00
Châteauroux 533.00
Morlanwelz 539.00
Coût total « all in » : campings, repas, boissons, essence, autoroutes, visites = Mille trois cent vingt-cinq euros.
La bâche est le seul logement qui permette de clôturer le budget.
Les campings sont souvent situés dans la campagne qui ceinture les grandes villes étapes. Pour leur localisation exacte consultez le Road Book.
Morlanwelz – Bordeaux
Pour rejoindre les Landes d’un seul jet, il n’y a pas de secret : c’est l’autoroute Paris et Bordeaux. Mon contournement de capitale sans périf. sera plébiscité à l’aller comme au retour. La bande des pneus crevés est
propre. Craignant la punition, les autos cèdent généreusement le passage sur la bande centrale mais faites très attention aux motards (et aux parisiennes sur gros skooters) qui vous dépasseront à fond de train alors que vous remontez les files de voitures. Il en tombe de tous les côtés, sauf du dessus.
Aux péages, choisissez la file où officie un préposé. Il pourra appliquer le tarif CL5. Si vous choisissez un paiement automatique, le tarif CL2 sera facturé par défaut soit 62.10 € au lieu de 37.
Bordeaux – Teruel
Le franchissement du Pourtalet et la longue descente sinueuse jusqu’à Sabinanigo ne sont qu’une invitation à 100 km de pilotage indécent. Ce ne sera pas la dernière fois. Il faut être stoïque acharné pour y résister. Mais entre nous ; à quoi ça sert ?
Il s’agit d’un camping de sports d’hiver, en moyenne altitude dans la montagne périphérique. Le 1er mai, selles gelées au petit matin. On y accède par une piste trouée mais plate ; franchissable par n’importe quel duo pilote/moto. Elle ne figure pas sur la carte du Road Tracer.
A ce propos : l’Espagne est un énorme chantier de terrassement. On y construit des contournements, des ronds-points et de nouvelles routes avec une frénésie que ne partagent pas les cartographes de Michelin ou Télé Atlas. Attendez-vous donc à de réguliers décrochages du Road Master qui se croit en TT. Si ces désagréments sont fréquents certains jours, ils ne nous ont quand même pas déposés à Tanger.
Teruel – Moratalla
Le paysage commence à tenir ses promesses. Béatitude garantie. « C’est beau chez vous … »
L’état d’avancement de notre ouvrage est bousculé par un camping en faillite. Nous avons donc aperçu celui de Moratalla (ouvert) sans nous y arrêter.
Ca a l’air pas mal du tout.
Moratalla – Almeria
Notre descente sur Almeria dans le Désert des Tabernas et les Filabres n’est pas à la hauteur de nos fantasmes. Du bord de la route nous jetons un coup d’œil négligent sur Mini Hollywood et Fort Bravo. Pas tout à fait notre affaire le business à Sergio. Je ne juge que le site, pas le réalisateur qui a accompagné ma jeunesse et n’est certainement pas étranger à mon besoin de voyager.
Les douches sont froides à La Garoffa. Même la petite ne se plaint pas.
A Almeria il nous manquait un jour pour visiter la Alcazaba, cette forteresse de VIIIe s. qui domine la ville depuis un éperon rocheux. Ce soir ; dîner poisson sur le Paseo Maritimo devant la Playa Almadravillas ; au sud-est de la ville.
Almeria – Granada
Allah aura voulu que des travaux entravent notre ascension vers la montagne. Nous sommes privés d’un bon tiers de l’itinéraire que nous devons remplacer par un tronçon autoroutier.
Dès que possible, nous la quittons pour les Alpujarras qui sont en quelque sorte les contreforts de la Sierra Nevada. Ici aussi beaucoup de travaux.
Accueil très chaleureux au camping de Peligros avant de réserver à Grenade la journée du lendemain.
Tout ce qu’on peut dire de la ville est résumé dans les vers de A. de Icaza : « Donne-lui l’aumône, femme ; dès lors que dans la vie il n’y a rien de pire que la peine d’être aveugle à Grenade »
La plus longue (25) mais la meilleure solution pour rejoindre le centre historique est de suivre le fléchage Alhambra sur la rocade. A moto, négligez le parking payant à l’avantage de la route qui longe celui-ci par la gauche et vous rapproche de l’entrée.
Promenade depuis le centre ville vers la colline rouge sur laquelle se situe le plus beau complexe hispano-arabe. Du sommet de la Torre de la Vela, on peut admirer un fabuleux panorama sur L’Alhambra, la Alcazaba et une vue aérienne de la ville. Pour le reste, vous pourriez y consacrer le reste de votre vie.
Granada – Ronda
Plus discret, plus modeste, ce petit écrin est une des villes qui, par son romantisme, ont participé à l’image de l’Andalousie. La vue du pont est tout simplement bluffante. On cherchera aussi le Plaza de Toros (à main gauche sur le rb de demain); arène considérée comme le berceau spirituel de la tauromachie.
Ronda – Barbate
L’atterrissage sur la mer se fait par Vejer de la Frontera une forteresse qui est fière d’être le village le plus arabe et un des plus beaux de Cadiz. Il serait dommage de ne pas grimper au sommet du village sur la petite place ombragée entourée de maisons seigneuriales à balconnets en fer forgé habités de personnages de toile et de paille.
Après Barbate, à Canos, choisir le deuxième camping qui se présentera à main gauche. Le patron Hidalgo caractéristique est d’une gentillesse et amabilité à mettre en évidence.
Les tentes montées, promenade au Cap Trafalgar où l’Amiral Nelson perdit la vie après avoir envoyé par le fond l’intégralité de l’ Invincible (jusqu’ici) Armada.
Barbate – Sevilla
Une Hacienda ; c’est quoi ? Deux pilastres chaulées de blanc derrière le fossé, un chemin jaune ou ocre qui ondule parmi les oliviers. Le reste, il faut le deviner. Une hacienda c’est beau, mais c’est loin de la route.
Derrière des kilomètres de fils barbelés deux yeux noirs te regardent. De gros sacs à sperme surveillent jalousement leurs pucelles. Y’a pas de risque me direz-vous mais va savoir. (Si tu ne l’aime pas elle t’ai’ai’me et si elle t’aim’ prends ga’a’rd’à toi !!!)
Nous ferons l’impasse sur Jerez, à l’avantage de La Route des Villages Blancs ; Arcos, El Bosque, Ubrique, Grazalema caractérisés par des rues en pente, très en pente ou très très …
Une fois à Séville, garez la moto sur le large trottoir à proximité de la Torre del Oro. Bastion arabe qui recevait l’or et l’argent venant d’Amérique. Deux cents mètres vous séparent du centre historique.
La visite commence au sommet de la Giralda, le vieux minaret arabe. En bas, à l’intérieur de la cathédrale, le tombeau de Christophe Colomb sur l’ histoire duquel nous reviendrons. Au printemps, les fleurs des orangers embaument le Patio de los Naranjos.
A côté s’élève l’Alcazar ; ce n’est ni le premier ni le dernier.
En sortant de la cathédrale, sur la gauche, un petit bout de chemin vous dépose dans le bistrot-resto terrasse le plus célèbre d’Andalousie. J’ai perdu ma note mais impossible de confondre. A l’intérieur des centaines de photos noir et blanc des plus grands Toreros dont El Cordobes (qui signifie : de Cordoue). Personnel feminin mature, patiné mais très accueillant. Un tout bon plan pour midi. Je retrouverai le nom sur une photo de Rim, mon l’appareil ayant rendu l’âme.
Sevilla – Huelva
Ce crochet, peu esthétique, n’est qu’un prétexte pour découvrir Cristobal et participer au pèlerinage.
S’il existe un lieu au monde intimement lié à la Découverte, c’est sans aucun doute possible Palos de la Frontera. C’est de ce petit port que partirent le 3 août 1492 trois caravelles. Ils allaient sans le savoir découvrir l’Amérique. 60 des 90 marins qui accompagnaient Colomb (parmi eux les Capitaines et frères Pinzon) étaient originaires de ce petit village blanc.
De nos jours Palos est situé à l’intérieur des terres mais si vous vous concentrez bien vous pourrez le restituer clairement derrière la Fontanilla par la limite en arrondi des roseaux. C’est à la Fontanilla que l’expédition se chargea d’eau douce.
‘Nec plus ultra’ = ‘Plus loin, il n’y a rien’.
C’est en bas, au Monastère de La Rabida que deux frères ecclésiastiques cette fois non seulement écoutèrent ses projets délirants, mais réussirent à le faire introduire à la Cour et à convaincre les Rois Catholiques de financer une circumnavigation à la recherche de l’Inde.
Près du monastère, il y a un ancien embarcadère d’où, pendant des années, partaient les nefs et on dit que X’tof aurait pu partir de là également. On prétend que son corps serait encore sur l’autre continent. On ? Est-ce vraiment important ?
Une dernière polémique ? C’est pas lui qui a « découvert » l’A. C’est vrai que c’est la vigie de la Pinta que a crié « terre » et empoché la prime.
Et Magellan, et les Vickings, et Amerigo Vespucci … Comme entendu d’un guide (cultivé) : « Beaucoup de gens ont vu des pommes tomber d’un arbre avant Isaac Newton »
Ce bassin à flot sur le Rio Tinto protège les répliques à l’identique des 3 caravelles : le Nina, la Pinta et la Santa Maria (rebaptisée au nom du monastère). On peut à loisir apprécier le confort du bord, la gastronomie embarquée et les distractions de la croisière !!!
Mazagon ou la Costa de la Luz et ses campings : veillez à rester fidèle aux notes du rb sinon, comme nous, vous pourrez regretter la différence.
Une journée complète consacrée à la Sainte Vierge (la Virgen del Rocio)
A condition d’y être pendant la semaine de la Pentecôte. Croyez-moi ; ça vaut la peine de viser juste même pour les Agnostiques, Communistes, Libres Penseurs, Francs Maçons et Bouffeurs de Curetons de tout poil.
Un million de pèlerins se donnent rdv pour participer à la procession de la ‘Blanca Paloma’. Les semaines précédant l’événement, les confréries andalouses font le chemin à côté des charrettes archi-fleuries qui transportent leur étendard pour le présenter à la vierge. La traction est assurée par des bœufs, de rares chevaux, beaucoup de baudets, des Range Rover et des John Deere dont les superstructures supportent un lit conjugal genre baldaquin bien perpendiculaire au tuyau d’échappement. Si vous voulez en savoir plus : El Rocio sur Google.
Huelva – Cordoba
On retraverse l’étendue fade dont nous avons déjà parlé. A 30 km de là on dépasse encore ces fameuses carrioles à bœufs qui retournent mollement chez eux.
Il avait raison A.E: le temps est relatif, fonction des paramètres de référence que l’on choisit. Il reste néanmoins vrai que ces gens élèvent le
concept du ‘rien faire’ au niveau d’un Art Majeur.
Deux moments sympathiques quand même. Le premier est le village de Almodovar del Rio. Amener les motos au sommet du château pour profiter d’une immense profondeur de champ sur le Guadalquivir. J’ai omis d’en parler et pourtant combien de fois ne l’avons-nous déjà traversé ?
Ensuite effectuez sans hésiter la visite de Las Ermitas avant de rejoindre le Camping Municipal de Cordoba en centre-ville.
Cordoba d’où viennent cuir, cordonnier et El Cordobes.
J’avais prévenu : une Mosquée Cathédrale. Il faut comprendre qu’on a désaffecté le périmètre intérieur de la mosquée pour y implanter des chapelles et piqué un clocher en plein milieu, comme une banderille. Le résultat est baroque, sans perspective, moins beau que dans les réclames. Encore un Patio des Orangers ou un autre Palais des Rois Chrétiens.
Garez les motos le long du Guadalquivir (comme à Séville) au pied du Pont Romain. Franchir et visiter le musée des Quatre Cultures dans la Tour de la Calahorra. Arabe, Hébraïque, Grecque et Chrétienne.
Cordoba – Cuenca
On fait dans l’efficace au départ pour s’offrir dans la foulée le Pays de Don Quichotte dans la Mancha.
Pour lever le doute sur l’endroit où on se trouve, Consuegra est un bon départ pour la Route Cervantine.
L’étape suivante sera Campo de Criptana. Le paysage est dominé par une douzaine de moulins blanc que DQ confondit avec des géants.
A gauche vers El Toboso où Dulcinea a sa maison natale ; une ancienne construction rurale typique de la Mancha du XVIe s.
La plaine ondulée, sèche, rêche, caillouteuse, miséreuse rappelle la prairie de l’Ouest américain.
Mention toute particulière pour le luxe du camping de Cuenca. Des toilettes en marbre, des portes en bois massif, des clenches en cuivre dans un bâtiment neuf qui un jour deviendra une très belle villa ; ça j’y croyait quand même pas.
Cuenca – Saint Jean de Luz
Par les Gorges de Beteta ; étroit défilé taillé dans des roches d’une beauté exceptionnelle. La région de Cuenca à elle seule mériterait une semaine entière de séjour.
Je vous rappelle que nous remontons et qu’il y a encore de l’ouvrage avant de poinçonner son carton à St Jean.
A St Jean de Luz camping modeste mais agréable élevé sur la pointe de la falaise qui domine l’océan.
St Jean de Luz – Châteauroux
A la dernière minute nous bifurquons sur Angoulême, Confolens, mais je ne vais quand même pas vous réécrire tout le road book.
Châteauroux – Morlanwelz
Un jour ça devait arriver …
21-22-23 mai 2’008
Spity,
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Liste des adresses des campings visités :
Andalucia – CAMPINGS
Les campings sont dans l’ordre selon lequel ils vont se présenter sur notre progression.
Morlanwelz – Bordeaux
Camping Beausoleil
Gradignan
Poitiers –Teruel
Alcala de la Selva
Cpg “Los Alamos”
Parajé Fuen la Reina
Teruel – Moratalla
Moratalla
Cpg « La Puerta »
Moratalla – Almeria
La Garrofa
Vers Motril 5 km
Cpg « La Garrofa »
Aguagulce
Pk 435.5
Almeria – Granada
Peligros
Cpg « Granada »
Cerro de la Cruz
Granada – Ronda
Vers Algeciras
Pk 1.5
Cpg « El Sur »
Ronda – Barbate
Los Canos dde la Meca
Cpg ‘Los Canos »
Cabo de Trafagar
Barbate – Sevilla
Dos Hermanas
Cpg « Villsom »
Rta Sevilla-Cadiz
Pk 555
Sevilla – Huelva
Après Mazagon
Camping Donana la Playa
Huelva – Cordoba
Centre-villeCordoba
Cpg « El Brillante »
Cordoba – Cuenca
Camping caravaning Cuenca
Vers Ciudad Encantada
Cuenca – Saint-Jean-de-Luz
St Jean de Luz
Cpg » La ¨Playa »
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St Jean de Luz – Châteauroux
Camping Le Rochat-Belle Isle
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