De la Manche au Finistère, ce reportage breton nous a baignés dans une ambiance “frères de la côte”. Rassurez-vous : nous n’avons pas pour autant semé la désolation tels des pirates de la route ni plongé dans la débauche avec une fille dans chaque port (hélas ?!) mais simplement goûté jour après jour la beauté et la diversité des bords de mer armoricains.
« La mer sans arrêt déroulait ses galets… » Comme dans la chanson, il est aisé en Bretagne de changer de décor en peu de kilomètres et d’alterner, de la Manche au Finistère, les sites pittoresques sans subir de liaisons routières anodines. Si les itinéraires en corniche ne sont pas si fréquents sur les côtes armoricaines, les voies de circulation permettent en revanche, à défaut de longer continuellement la mer, d’enchaîner facilement les étapes d’un port à l’autre. Entre douceur languide des mouillages et sauvagerie des éléments déchaînés, même par beau temps (ah ! les gifles d’écume sur l’eau turquoise face à Ouessant), la Bretagne peut aussi se montrer austère avec ses maisons de granit et ses nombreux calvaires, seulement égayés par l’or des lichens sur le gris des blocs moussus. Mais les couleurs du temps changeant, sur les flots, sur la lande ou les pierres des villages, constituent la plus belle des récompenses pour le motard itinérant. Brassées d’ajonc et coulées de genêt, il fait bon rouler en Breihz…
