(MP n°203) C’est à une balade dont le thème colle à l’actualité « brûlante » de notre pays, que nous vous convions en ce mois de septembre. Il y a quelques semaines le journal « Le Soir » publiait un sondage mentionnant que près d’un francophone sur deux serait favorable au rattachement de la Wallonie à la France. Outre-quiévrain, le même sondage révélait que 60% des Français étaient pour le rattachement. Dans les traces de l’article de notre grand quotidien vespéral, nous vous proposons un road book qui longe la frontière franco-belge. Prémonitoire avant qu’elle ne disparaisse (la frontière et non la Belgique) ou simple prise de pouls de deux régions qui ont de nombreux points communs, allons à Aubange pour une balade au parfum communautaire, mais surtout à la découverte de routes grandioses.
Rendez-vous en Gaume Les longues soirées permettent de profiter de belles journées de motos. Nous démarrerons d’un coin de Belgique aux confins de la frontière française et du Grand-Duché : Aubange est un joli village frontalier. Les premiers kilomètres s’enquillent rapidement. La grosse N88 nous permet de nous diriger vers Virton. Nous sommes au sud de la Gaume. En traversant Halanzy et Musson, on constate que l’ambiance est déjà très française.
Au bois Peu après Signeux, on longe une paletterie. Sur la gauche de la route, des palettes empilées sur plusieurs mètres de haut attendent leur livraison. Plus loin, des montagnes de troncs d’arbre à peine sorti du débardage sont prêtes à être transformés. On contourne Virton par le Sud-Ouest. La route, toujours très roulante se fait plus petite et plus viroleuse. Les paysages sont agréables. Légèrement vallonés, ce sont les bois et les forêts qui dominent. Le Grand Bois de Lahage, le Bois de Maîtrejibois et la Foret de Merlenvaux nous permettent d’atteindre la Foret d’Orval. Nous quitterons notre parcours de quelques centaines de mètres pour aller visiter la célèbre abbaye et son divin breuvage. Les moines dirigent l’institution de main de maître…brasseur !
Avec ou sans modération Après cette visite monacale, nous retrouvons la N88 en direction de Florenville que l’on traverse gentiment. Chassepierre nous attend. A flanc de colline, dominant les subtils méandres de la Semois, le village respire le calme. On longe le cours d’eau jusque Ste-Cécile. Derrière l’église, nous ferons une pause revigorante à « La Forgerie ». L’estomac empli de mets délicats, on retrouve la N83 pour remettre gros gaz jusque Bouillon. Une fois de plus on se retrouve à quelques mètres de la France. On passe sous le château de Godefroid pour prendre la route vers Corbion. De grands panneaux mettent les motards en garde. La route est joueuse et les virages nombreux. Par contre, aucun équipement de sécurité ne permet d’augmenter la sécurité en cas de problème. Une sorte de trottoir augmente les risques de traumatismes en cas de chute. Les rails de sécurité auraient pu être doublés sans engager de grand frais. Une fois de plus la prévention fait défaut sur les routes belges ! Après Corbion, une première incursion en terre française nous attend. La différence ? La qualité du revêtement de la route ! Irréprochable en France, piège à suspensions en Belgique ! On rejoint la Belgique et la Semois à Alle ! La partie « dorée sur tranche » continue. Après Mouzaive, on profite encore de petites routes splendides. On joue à saute-mouton avec les collines et les vallons. Dans un enchaînement incessant de courbes serrées et d’épingles à cheveux ! Encore quelques jolis villages, comme Petit Fays, Monceau en Ardenne et Bellefontaine valent le coup d’œil. On rejoint la N935 vers Gedinne. Ensuite, ce sera 27 kilomètres de bonheurs supplémentaires. On repasse en France après Willerzie. La D7 est une merveille dont l’apothéose sera l’arrivée sur Haybes. A travers la Foret d’Hargnies-Laurier, on descend vers la vallée de la Meuse.
Chez Vauban A Fumay, on enjambe un de ses méandres, avant de partir vers Rocroi par de larges courbes. On arrive au sein des remparts construits par Vauban. Nous prenons le temps de faire la pause au cœur de la ville en étoile. La pause est de rigueur pour aller se promener sur les remparts. Peu après Rocroi on pique à droite vers Regniowez. Les bocages et les moutons ont pris la place des vastes prairies et des bovins. Après Regniowez, on retrouve la Belgique. Direction l’Abbaye de Scourmont, que nous délaissons pour enquiller une longue ligne droite d’une dizaine de bornes. Légèrement vallonné, son étroitesse lui confère un charme particulier. Quelques courbes ensuite pour rejoindre Momignies, toujours entouré de verts pâturages. Après Ohain et Trelon on enquille vers Liessies. La D963 nous permet de rejoindre Solre-le-Château dont le clocher de l’église se fait voir de loin. La fin de cet itinéraire d’un peu moins de 250 kilomètres se fera gentiment jusque Beaumont.
Mais au fait que reste t’il de notre idée de base : le rapprochement entre la Wallonie et la France. Si des disparités se matérialisent, il est clair que rien n’empêche la Wallonie de se rapprocher de la France en cas d’implosion de la Belgique. Mais tout cela est entre les mains de nos politiques (plus d’infos sur www.rwf.be), les joies de la moto pourront peut-être vous aider à vous faire votre propre opinion. On réfléchit mieux avec la tête en courbe et les motos sur l’angle ! Bonne route et prudence !
