Une balade de vacances pour ceux qui n’ont pas l’occasion de partir ? Une envie de vacances pas loin, pas chères, et intéressantes ? A proximité donc et offrant un dépaysement total, il nous suffisait de traverser la Manche pour aller tâter de notre assiette anglaise ! Composée de plusieurs lieux de légendes motocyclistes, il est temps d’être « On The Road Again ». Textes et photos Tigerjack et courtoisie du Ace Cafe London
Un jour, deux jours A votre meilleure convenance, nous vous avons concocté une belle balade à parcourir en un ou deux jours. Pour les amateurs de longue distance, une journée bien remplie s’annonce. Pour ceux qui disposent d’un week-end de libre, la sortie se fera plus tranquille. L’itinéraire vous prend en charge dès la sortie du « Shuttle », ces navettes rapides qui traversent la manche par le tunnel en 35 minutes. Plus d’infos dans les points de repères. La toute première source d’attention est la conduite à gauche. Afin de vous familiariser au plus vite avec cette pratique particulière, l’itinéraire passe volontairement par le centre de Folkestone. Les routes britanniques présente le très grand avantage de ne jamais faire place au système de priorité. Toutes les rues et intersections sont équipée s de signaux de stop ou de « give the way », cédez le passage. Parfait pour notre apprentissage. Le plus surprenant est sans doute l’approche des « round about », les ronds-points : qu’il faudra aborder en tournant à gauche, dans le sens inverse de chez nous. Après quelques minutes, on s’habitue aisément. Le centre de Folkestone nous dépayse immédiatement, avec ses maisons en briques, ses petits morceaux de pelouse, taillées au ciseaux à ongles, et ses rues d’une propreté étonnantes.
Harry En quelques centaines de mètres, on rejoint le bord de mer à Sandgate (la porte du sable). Point de falaise comme à Douvres mais un paysage d’une platitude « belgicienne ». Une côte qui n’est pas défigurée par le béton des buildings offrant à la vue des maisons victoriennes à taille humaine est un enchantement que notre littoral ne peut plus nous offrir. On traverse le joli village de Hythe avant de retrouver le bord le bord de mer. Au village suivant à New Rowney nous passons devant la gare d’un chemin de fer à vapeur typique du sud de l’Angleterre, à voie étroite, anciennes locomotives et vieux wagons. Emprunté entre autres par les enfants se rendant à l’école, il n’est pas rare d’y voir ces écoliers en uniforme attendant leur train, laissant planer comme une ambiance de début de film de « Harry Potter ». On rejoint le bord de mer pendant 5 kilomètres. On traverse une zone ressemblant à un « polder industriel » puisque EDF y exploite une centrale nucléaire. EDF (société française) en terre anglaise : le commerce a ses raisons qui ignorent les aventures de l’Histoire. On quitte rapidement cet endroit pour rejoindre la campagne anglaise comme on l’aime : prairies et moutons ! Au loin la première colline se devine. Le village de Rye sur son promontoire nous attend. On enjambe le bras de mer où les bateaux de pêche posé sur le sable attendent la marée haute pour aller tâter de la mer du nord ! Le village est pittoresque à souhait. Juché sur sa colline, il domine la côté et l’on s’imagine des histoires de corsaires, de galions, d’invincible armada et de « fortune de mer » ! Poursuivons notre route jusqu’à un autre village haut perché pour la côte : Winchelsea. La route y grimpe sèchement. On passe l’une des trois anciennes portes qui gardaient le village des invasions. On quitte provisoirement le rivage pour aller s’aventurer dans l’arrière-pays. La verdure trône. Les prairies dominent et les moutons paissent sans sourciller à notre passage. Hastings nous attend. Sur son promontoire, le château nous guette. Hastings offre un charme semblable à Blankenberge, en ayant conservé un caractère plus authentique. La jetée en bois, les maisons victoriennes, confèrent à Hastings une personnalité plus agréable que la ville belge, défigurée par les colonnes de béton ! C’est ici que nous quitterons définitivement le littoral. On traverse Hastings et sa banlieue pour partir au Nord en direction de la capitale. La route serpente gentiment de hameaux en villages. Bordée par quelques anciennes houblonnières, que l’on repère facile à leurs toits coniques. Cette route de liaison est agréable. Ne nombreux paysages bocagers s’offrent à notre vue.
London Calling Peu après le hameau de Flimwell on longe les lacs de Bewl Water. La route est splendide, et roulante à travers les collines, les prairies et les bois. On regarde avec étonnement les anciens manoirs, les cottage ou les « pubs » qui nous renvoient à nos clichés sur le Royaume-Unis. On contourne Turnbridge Wells pour prendre la A21, une voie rapide à 4 bandes qui nous permettra de gagner un peu de temps. Non dénué de charme elle nous permet de traverser des paysages qui se dégagent à la vue. A hauteur de Sevenoaks, on quitte cette grosse artère pour reprendre une route splendide et verdoyante vers Reigate. Elle tournicote allègrement à travers de jolis panoramas pendant une bonne quinzaine de bornes. Après cet intermède « campagnard », deux options se proposent à nous. Pour ceux qui font la balade en deux jours, il suffira de sortir votre magasine Moto Pulsion pour suivre ce parcours : Reigate-Guilford par la A25, Guilford-Woking par la A320 jusqu’à Staines et rejoindre notre parcours sur la M25 à Staines. Les routes sont jolies et agréables à parcourir. Pour ceux qui font la balade en un jour, peu avant Reigate, on emprunte la M25. C’est une sorte de grand ring loin autour de Londres. Nous le prenons en direction du Nord-Est de la capitale pour aller rejoindre notre point de rencontre avec l’histoire de la moto : l’Ace Cafe London. Méfiance sur les autoroutes anglaise, c’est la bande de droite qui est la plus rapide ! Si vous restez sur celle de gauche, vous allez vous coltiner les camions et les bus. Encore une expérience. On dépasse l’aéroport de Heathrow et ses décollages incessants. Un peu plus loin on rejoint la M40 en direction du centre de Londres-Uxbridge, commune de la banlieue. Une quinzaine de kilomètres plus loin on rejoint la célèbre North Circular. Route londonienne mythique où s’affrontaient les amateurs de café racers. Ce qui peut ressembler à la petite ceinture de Bruxelles ou au périphérique de Paris, n’a rien d’une autoroute. Une sorte de grand boulevard à trois bandes dans chaque sens. Tantôt très rapides, tantôt plus lente, elle nous conduit directement à l’Ace Cafe. Il est grand temps de se reposer et d’y reprendre des forces dans ce cadre étonnant, avec un bar en zinc aussi long qu’un jour sans pain, ses tables décorées de nappes à damier et ses clients mélangeant motards de tous les pays, rockers authentiques, ou employés des bureaux voisins. Ce petit monde disparate se côtoie en toute quiétude, en regardant les machines rutilantes qui s’affichent sur le grand parking. Il nous reste à contourner Londres en empruntant à nouveau la North Circular. C’est ici que l’on se rend compte des dangers qui guettaient ceux qui faisaient la course sur cette artère. A fond ou presque à quelques centimètres des trottoirs, parsemés de carrefours, sans possibilité de dégagement en cas de chute, il fallait une solide dose d’inconscience pour se lancer des défis aussi aberrants qu’inutiles pour prouver la bravoure du pilote et la puissance de la moto. On encercle donc la capitale par l’Ouest cette fois. Au bout de la North Circular, c’est un ferry qui nous attend pour traverser la Tamise. Deux « bacs » tournent en permanence pour relier la North Circular à la South Circular. Le temps d’embarquer et quelques minutes plus tard, vous êtes sur l’autre rive. Lors de la traversée jetez un œil sur votre droite, les tours clinquantes de la « City » se détachent sur fond de ciel nuageux. Encore quelques bornes à côtoyer la banlieue londonienne et l’on retrouve la campagne anglaise à hauteur de Farningham.
De circuit en cathédrale La route se dégage et les kilomètres suivants s’enquillent rapidement jusqu’à Brands Hatch. Cet autre lieu mythique de notre balade accueille différentes courses et nombres d’évènements « moteurs ». Quelques jolies routes plus loin aux virages sympathiques, on reprend la M20 sur une dizaine de bornes. A Leeds on reprend de petites routes pour rejoindre Canterburry. Ce haut lieu touristique est à découvrir idéalement à pied. Le RB propose de vous garer à l’une des portes de la ville et de vous balader dans les rues sinueuses bordées de maisons à colombages moyenâgeuses, jusqu’à la célèbre cathédrale. Les nombreuses boutiques vous proposent nombres de souvenirs à rapporter chez vous pour partager votre promenade avec les vôtres. On reprend les motos pour la dernière tranche de cette assiette anglaise. De toute petite route de campagne nous ramène à Folkestone. Certaines, nous plonge dans des tunnels de verdures laissant filtré une lumière tamisée par le passage à travers les feuillages touffus. Surprenant ! Par endroit la vue se dégage et porte loin sur la côté. A Etchinghill, on longe un parcours de golf qui profite d’un terrain accidenté. Il nous reste quelques centaines de mètres de descente en pleine nature avant de retrouver l’entrée du terminal d’Eurotunnel. Une belle et longue journée se termine sur la terre des Angles. Avec différents points d’orgue il vous a été possible d’entrouvrir le voile de cette île qui a réussi à préserver sa singularité dans une Europe qui tente de modeler les caractères. United Kingdom…on y reviendra !
Brève Histoire d’un Café Construit initialement en 1938, en bord de la toute nouvelle North Circular Road, il propose une pause revigorante aux usagers de cette nouvelle route. Détruit partiellement pendant la Seconde Guerre mondiale, il est reconstruit en 1949 avec la nouvelle technologie : les enseignes en tube au néon. Ouvert 24 heures sur 24, il devient très vite le centre de rendez-vous de toute la jeunesse motocycliste londonienne. Dans le courant des années ’50, le rock’n roll est un courant musical marginal. L’Ace Café allait servir de catalyseur à ces deux mondes. En bord de ce boulevard périphérique, les courses « sauvages » s’y déroulent tous les jours. Des défis sont lancé. Le célèbre « Drop the coin right into the slot » est inauguré ici. Epreuve de fous, où les pilotes mettait une pièce dans le Juke Box devaient rouler jusqu’à un point donner et revenir à fond de gaz jusqu’au café avant que la chanson du Juke Box ne soit terminé. Londres se partage entre deux types de deux roues. Les Mod’s qui roulent en scooter et portent des « duffel coat » et les Rockers qui roulent en moto et porte le blouson de cuir ! Les bagarres étaient nombreuses et certains restèrent sur le carreau ! Pour le rock ‘n Roll, Gene Vincent, Johnny Kidd & The Pirates ou encore les Beatles avant qu’ils ne soient célèbres se sont produit ici ! Quand on vous dit que l’endroit est chargé d’histoire ! Avec les années soixante, c’est le début de la chute libre pour les motos anglaises, le Rock ‘n Roll se diversifient et devient un phénomène de mode accepté par tous. En 1969, l’Ace Cafe sert son dernier « Egg and Chips ». Le bâtiment sera utilisé encore comme station service, garage et finira comme entrepôt de pneus usagers ! En 1994 Mark Wilsmore, avec l’accord du propriétaire organise une concentre pour fêter les 25 ans de la fermeture. Un succès colossal : 12.000 motards viennent communié dans ce lieu magique. Jusqu’en 2001, contre vents et marées, Mark Wilsmore et son épouse Linda n’ont eu de cesse de tout faire pour ouvrir ce lieu et lui faire retrouver son occupation originelle. Difficulté immobilière, catastrophe et destruction partiel du bâtiment suite à l’explosion d’une canalisation d’eau en 1999, c’est le résultat d’une lutte permanente que nous découvrons : depuis septembre 2001, l’endroit à retrouvé son lustre et sa magie ! Une belle aventure humaine, musicale et mécanique. Outre un endroit où l’on peut se restaurer et écouter de la bonne musique, l’Ace Cafe organise de nombreuses rencontres à thème, pour motos ou automobiles. Deux exemples pour juillet : samedi 14 juillet : petit déjeuner Porsche, dimanche 22 juillet : spécial Motos des années ’70, Vous retrouverez toutes les infos sur ce lieu hors du commun sur www.ace-cafe-london.com . Mille mercis à Linda Wilsmore pour son aide et les infos précieuses qu’elle nous a communiqué.
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Points Repères
- Rye : situé sur une colline au milieu des « Salt Marshes », les marais salants, c’est la plus grande des deux Ancient Towns (l’autre étant Winchelsea, voir ci-dessous). Cette petite ville a conservé un caractère médiéval de toute beauté avec ses ruelles pavées, bordées de vieilles maisons. C’est d’ici que la plupart des navires Anglais larguaient les amarres pour aller soutenir les troupes de la perfide Albion durant la guerre de Cent Ans. Par contre les Français ne se sont pas gêné pour attaquer et détruire la ville à plusieurs reprises. La dernière fois ce fut en 1386. A parcourir à pied depuis le port (la marche ne dure que quelques minutes) Mermaid Street, Watchbell Street et Market Street pour le charme qui s’en dégage.
- Winchelsea : Sœur jumelle de Rye, il en reste un modeste village. Trois portes témoignent de sa gloire passée.
- Hastings : 5 kilomètres de plage pour une seule ville, pas mal non ? Quand cette plage est bordée de maisons aux couleurs vives, dans un style unique, on ne peut qu’apprécier. Dès que l’on arrive à hauteur de la plage, un funiculaire donne accès à Castle Hill Road couronné par les ruines du château fondé par Guillaume le Conquérant.
- Tonbridge : ville marchande, elle possède une célèbre « Grammar School », fondée en 1553. Le Tonbridge Castle fut fondé en 1070, il n’en reste que le mur d’enceinte et le donjon dont la porte fortifiée est de toute beauté.
- Sevenoaks : cette agréable ville (que l’itinéraire contourne mais si vous faites la balade en deux jours, n’hésitez pas à vous rendre dans le centre), est connu pour le « Knole Palace ». Construit en 1456, il appartint d’abord aux archevêques de Canterbury. Il fut agrandit entre 1603 et 1649. Toute la décoration intérieure proposée à nos yeux date de cette époque.
- Westerham : si il fallait sélectionné un village correspondant à l’image « carte postale » de l’Angleterre, Westerham sortirait haut la main. Ce village a gardé son cachet ancien. C’est ici qu’est né James Wolfe qui partit au Québec et y mourut en 1759. Ce héros local y passa sa jeunesse dans la maison de briques rouges appelée Quebec House. Visitable elle propose des souvenirs de Wolfe et du Québec.
- Brands Hatch : à l’origine, au début du XXème siècle, Brands Hatch est un terrain d’entraînement militaire, A la fin des années 20, il devient un circuit naturel pour les cyclistes de Londres qui profitent d’un endroit au reliefs important à portée de mollet de la capitale. Au début des années ’30, les premières courses de moto s’y déroulent. Fort endommagé lors de la Seconde Guerre, il est reconstruit et adapté aux différentes courses. Le grand prix de F1 s’y déroule entre 1964 et 1986. Actuellement de nombreuses formations y sont donnés, le championnat britannique et le championnat du monde de Superbike s’y déroulent encore. Encore un lieu mythique pour notre passion !
- Chartham : la petite église du XIIIème siècle vaut la pause. La verrière de toute beauté permet un éclairage surprenant des vitraux.
- Canterbury : Blottie dans les jardins et les prés du Kent, cette ville est le centre spirituel de l’Eglise anglicane. La Rome du Royaume-Uni ! Une centaine d’archevêque s’y sont succédé dont le plus célèbre est Thomas Becket canonisé sous le nom de St-Thomas of Canterbury. Connue depuis 45 après JC, elle devient un centre commercial important de l’empire romain. En 560 elle promue capitale des Saxons du Kent. C’est grâce à l’accueil du roi Ethelberg que Saint-Augustin pu fondé un monastère. Plus tard, l’archevêque Thomas Becket, le « bienheureux martyr » est connu pour ses nombreux miracles. Tout au long des siècles, des centaines de milliers de pèlerins viennent donc se recueillir et prier dans l’espoir de bénéficier des « ondes positives » du lieu. Fortement endommagée en 1942 par les bombardements allemands, la ville fut reconstruite d’une remarquable façon. A découvrir absolument : la cathédrale construite à partir de 1070, les ruelles alentours aux charmes exceptionnelles, La St Augustine’s Abbey où les ruines de l’abbaye de St Augustin sont visitables.
- Etchinghill : notre dernier village traversé lors de ce Road-Book abrite l’un des plus beaux parcours de Golf de tout le Royaume-Uni. Le centre hospitalier est lové dans un parc répondant au doux nom de Meriden, les amateurs de Triumph apprécieront même si l’ancienne usineTriumph est loin d’ici !
Boire, Manger et Dormir Pour boire et manger, un seul endroit : Le ACE CAFE ! Que ce soit pour une ou deux journées de balade il faut prendre le temps de s’y arrêter et d’y ressentir l’ambiance. Pour passer la nuit, nous vous conseillons le Bed&Breakfast : Abbey Point, qui propose le week-end une formule à 30£ (+/-45 eur) pour ceux qui viennent au nom de l’Ace Cafe. Sympa comme démarche ! Ce B&B est à 10 minutes à pied du Ace Café. Ne manquez pas de réserver : Abbey Point, 302 Twyford Abbey Road, London, NW10 7DD Tel: 00 44 20 8965 6040 Courriel : abbeypoint6040@aol.com Le soir ne manquez pas l’un des nombreux concerts qui se déroulent dans l’Ace Cafe. Rock de qualité et ambiance unique ! Si vous souhaitez passé la fin de journée dans le centre de Londres, on ne saurait trop vous conseiller d’emprunter le métro. La station Stone Bridge Park est à 5 minutes à pied du Ace Cafe et vous mène directement dans le centre ville.